Une nuit de cet automne, un rêve a creusé son sillon en ma mémoire :
« J’arrivais à mon village. Les zones de stationnement à l’entrée avaient été condamnées. Des barrières en bois rond, couleur marron tendre, fermaient le parking en douceur ; le sol, à présent de terre battue, pareil au sol d’une arène, couleur sable, offrait à mon regard une très belle entrée. L’interdit de stationnement me contraignait à pénétrer dans le village en voiture. Je suivis le sens de circulation et y pénétrais par sa rue principale. Elle se déroulait sous mes pneus de voiture, s’abandonnait à moi. Point de lumière, point de magasin en attente de chaland. Je ne m’étonnais pas de ce lieu si peu citadin. Je n’étais pas plus surprise par ce qui se présentait à mes yeux sur le côté gauche de la voie. Quelques hommes, mais des femmes principalement, fleurissaient ici, remaniaient là, une terre fraîchement travaillée, en laquelle étaient aménagées, le mieux possible, les tombes nouvellement créées, creusées en cette terre noire, riche, lourde et légère du bas côté de la route. Hommes et femmes avaient enlevé des tombes du cimetière d’en bas, cimetière extérieur au village, les ossements et/ou les cadavres des membres décédés de leur famille, et étaient venus les déposer dans ce nouveau cimetière qui longe l’artère principale, pour leur permettre de reposer dans ces tombes à terre ouverte, au plus près du coeur du village. En passant devant eux, je ressentis qu’hommes et femmes attendaient une bénédiction religieuse des ossements de leurs aïeux avant de refermer les nouvelles sépultures qu’ils leur donnaient. Cette attente pure et paisible des villageois était en harmonie avec moi pacifiée, qui, lentement, continuais de rouler devant eux. »
Ce rêve laisse résonner en moi le vieux souvenir d’un cours du Professeur Lassudrie-Duchêne à la faculté des Sciences Economiques de Bordeaux Pey-Berlan en 1966-67 ou 68. La fête pour honorer les ancêtres défunts, le rite du retournement des morts, leur exhumation
ou tout simplement « Famadihana » -nous expliquait le professeur- est tradition de Madagascar pratiquée généralement pendant l’hiver, qui au niveau économique entraînait la ruine des familles.
A l’approche de la saison d’hiver, Messager-Peinture, le 5 novembre, me donne à comprendre que je suis prête au travail d’exhumation de mes ancêtres et le rêve ci-dessus, du 19 de ce même mois, entérine le message de peinture.
Le rituel malgache s’accompagne de chants et de danses et les larmes sont interdites pour signifier que les vivants sont heureux d’accompagner leurs ancêtres dans leurs places respectives. Le titre de peinture venu par voie de Messager-Scribe en cours de création : »que la Paix soit avec Vous et avec mon Esprit » dévoile l’absence de larme en mes yeux clos, le non-macabre de votre apparition, le climat douceur, paix, harmonie qui règne autour de vos visages, autour de mon visage en recueillement, et mon corps émotionnel se vide -c’est là ma ruine- de tout ce qui a pu m’effrayer en l’héritage de votre ADN.
L’exhumation est une coutume rituelle funéraire qui consiste à envelopper par de nouveaux linceuls en soie les défunts pour qu’ils ne prennent pas froid pendant cette période d’hiver. En ma peinture, votre linceul est un cœur, sa matière est soie de mon Amour. Rêve et peinture sont en synchrone avec le rituel. Moi qui en cette vie, pendant ma traversée du désert, m’étais si largement éloignée de vous, je viens d’exhumer vos corps, ancêtres de ma lignée, pour vous ramener près de votre région d’origine ; j’ai rapatrié vos dépouilles dans mon caveau familial au cœur de mon ADN ; je vous replace au plus près de ma zone réflective en mental et je vous accueille en mon cœur, en ce cœur du village de mon rêve. Avant-hier, je ne vous honorais point, j’ai été colère contre vous, envers votre éducation, vos principes, vos duretés, vos maladies, je vous ai donc, un temps, laissé loin de votre région d’origine, celle de mon cœur. Ces jours d’automne je vous exhume et j’organise la fête afin que vous reposiez tranquillement à cœur de MOI/moi. Ce jour béni, je vous re-connais Source de ma vie d’Âme. Si vous ne m’aviez précédé sur cette terre, mon Âme aurait-elle pu trouver ailleurs un terrain capable de lui fournir cet humus idéal que vous fûtes pour qu’elle s’incarne, pour qu’elle puisse vivre l’expérience qu’elle souhaitait vivre. Dans la tradition malgache, c’est lors de cette exhumation que les défunts accèdent au statut d’ancêtres pour qu’ils puissent apporter leur bénédiction aux descendants vivants. Peinture me montre combien mon cœur ouvert à vous crée les conditions idéales pour que je vous re-con-naisse « chers et honorables ancêtres de ma lignée ».
Ainsi, les vibrations puissantes autour et en Gaïa, de ces temps, m’ont amenée à concrétiser ce que je commençais à travailler avec Kara Shallock sur le nettoyage de mon ADN, ce 4 novembre. J’ai adhéré parfaitement à l’idée que « s‘il y avait quelques anciens schémas en mental qui semblaient ne pas vouloir partir je devais réaliser qu‘ils pouvaient venir de mes ancêtres … qu’ils faisaient partie de moi. Notre ADN transporte l’énergie ancestrale,et c’est pourquoi il est également actualisé par les téléchargements que nous recevons. Il y a une libération des drames ancestraux et des peurs. Le nettoyage ne se fait pas uniquement en nous-même mais également chez nos ancêtres – ce qui aide à l’activation de notre nouvel ADN. La plus grande partie de ce que nous avons vécu est notre souffrance ancestrale. Une fois que nous avons clarifié le passé – y compris la vie de nos ancêtres – nous sommes libres. Il y a un exercice qui peut , s‘il résonne en vous, aider. Il consiste à amener toute votre énergie du passé et du futur dans le Maintenant. Il efface également notre karma ancestral. C’est un nettoyage de ligne du temps… »
J’ai pratiqué l’exercice.
Le lendemain, je suis venue peindre le cœur ouvert, le cœur tourné vers vous, êtres de mon passé. Rien d’étonnant que vous ayez répondu « présent » ce jour. Vous avez laissé venir vos visages en un premier groupe de 11, puis en un second groupe de 9 nouveaux. D’ébauche en précision de vos visages, je vous rencontre, un à un, vos traits diffusent la joie dans votre regard, dans votre sourire. Pour vous regrouper l’enveloppe d’Amour matérialisée par un cœur est l’unique possible … Avant que vous n’ayez pris complètement forme, j’ai eu besoin de positionner mon visage, il reflète ma paix, pinceau m’amène à le ceindre d’un vert émeraude, il me crée mariale, je suis très mariale , Je Suis …
Le tableau se continue en deux temps.
Tout d’abord les coeurs se fondent dans une couleur rouge-rosée. Je ressens le rouge du chakra racine, le rose de celui du coeur. Et c’est bien là ma vérité profonde.
Ce jour, je concrétise en peinture et simultanément à cœur de moi, le chemin tracé en avril dernier, lors de la première cousinade de notre famille. Je vous remerciais de ces gènes que vous nous aviez offerts. Ils s’étaient logés dans notre ADN dès notre arrivée sur la planète terre.
J’honorais particulièrement cette femme que fut ma Grand’mère paternelle. Pour entrer dans l’arène de ma vie professionnelle, dans celle de ma vie de femme, dans celle de la société en général, moi qui craignais l’homme dominant, moi qui manquais plus que ne le laissait voir mon attitude, de confiance en moi, j’ai usé de la colère comme elle le fit et j’ai fortement écouté le gène obéissance-soumission cultivé par grand’père.
C’est vers mes 40 ans que j’ai commencé à ressentir les côtés moins riants de cette vie de femme dite forte et de cette obéissance sans rechigner à la hiérarchie. Les murs bâtis pour se défendre peuvent devenir prison. Les gènes peuvent être entrave ou tremplin de vie.
Le cancer, encore un de tes dons génétiques, chère grand’mère, m’a aidée à me libérer de ma fausse force, à changer mon regard sur ma vie et à puiser en mes gènes d’autres qualités de vous deux qui me permettent de me sentir aujourd’hui Maître de ma Vie. Vous étiez tous les deux des êtres au cœur généreux, vous respectiez l’autre – en dehors des moments de colère- vous croyiez tous les deux en la Force du Ciel pour orienter vos vies.
J’ai quitté l’abus de don, l’abus de colères, j’ai rencontré le gène patience de grand’père, j’ai ouvert, j’ouvre toujours plus encore, mon cœur, j’ai ouvert, j’ouvre toujours plus encore, ma Foi en l’Au-delà et je vous remercie aujourd’hui du fond de moi de tout ce que vous m’avez offert …de tout ce que vous nous avez offert.
Je vous sais présents dans le groupe des 9. Votre nombre est si parlant au regard de Annick de Souzenelle, elle parle du neuf pareil au zéro, tel une semence il doit mourir en terre pour ressusciter dans le dix . Je me fais dix, ce dix qui vous suit chers chefs de file des ancêtres de ma lignée en cette vie, je le ressens nettement depuis le rêve.
Les 11 autres visages sont liés aux vies antérieures de mon Âme, rêve m’en convainc profondément. En octobre 2014, en liant à mon chemin de vie de valeur 11 en numérologie, mes vies antérieures, je reconnais leurs sagesses acquises lors du passage de chacune d’elle sur Gaïa, leurs richesses, les résultats de leurs expériences qui vibrent en moi. L’heure est là où je les laisse vibrer sans peur.
Alors j’ouvre mon Esprit, j’ouvre mon Coeur ! Dilatation ! Tout devient Ordre ! Tout est Paix …
Quand Tableau s’achève, quand Pinceau cesse son invitation à créer, j’ai l’impression profonde, j’ai la conviction profonde d’un grand voyage accompli …
J’entends vos vibrations,
Chers et Honorables Ancêtres
je reçois votre Lumière, merveilleusement à cœur de moi.
Au-delà de votre matérialité,
Si loin de vos formes humaines,
Nous quittons le chemin de l’ombre, Nous entrons dans la Lumière.
Instant non verbalisé, Instant Silence,
Tout se tait et Tout vibre,
En mes corps, en mon cœur.
Monde des Triangles, je vous accueille,
Monde des Triangles m’accueille,
Leurs formes se déposent autour de nous,
Leurs formes soutiennent notre union,
Triangles Amis vous épandez sur nous la
Paix qui est !