Le 20 janvier 2000, moi qui ne me reconnais point encore en « mavag », je participe à ma première séance de peinture spontanée et j’ai immédiatement la certitude d’avoir trouvé l’instrument puissant de ma métamorphose, celui que je cherchais depuis mon adolescence …
La peinture spontanée dans l’atelier de Marie
Lorsque j’entre dans l’atelier de Marie, aucune technique imposée, aucun thème proposé, ma spontanéité a tous les droits, mon ouverture peut vibrer. J’entre dans une rencontre très particulière, que je négligeais si souvent de faire, une rencontre intimiste, une rencontre avec moi-même.
Dans l’atelier de Marie, je vis, comme chacun des stagiaires, un face à face avec les couleurs, un face à face avec une feuille de papier, un face à face avec une peinture qui va naître, qui va offrir son message venu de nulle part, son Message émanant du fond de Moi.
Devant le mur de peinture il n’existe que « mavag » et la peinture, l’autre, les autres n’existent plus. Mental, par épisodes, se manifeste encore, en sursauts d’habitude, mais pris au jeu de la liberté, il se retire, se laisse porter, quand moi-« mavag » entre dans la feuille, dans le geste, dans la couleur.
Dans cette activité où rien ne l’intéresse que la feuille, les couleurs, les pinceaux et ses mains, « mavag » nettoie de vieilles scories, dépasse des blocages, des incompréhensions qui traînaient dans sa tête.
Tout ce qui se passe durant la séance, du vide, aux émotions, aux ressentis, à la joie, à la liberté, aux vieilles prisons, aux déchirures, tout se grave en elle. A la fin de la séance, « mavag » se souvient du moindre geste, parce que tout au long de la peinture, elle fut une avec l’acte de peindre, parce qu’en fin de peinture, elle est encore une avec sa création, enveloppée dans la merveille de cette rencontre, en état de totale conscience.
Tous les stagiaires-peintre sont pris par cette atmosphère, alors, à la fin de la séance, avant que chacun(e) ne regagne ses pénates, Marie, la thérapeute, Marie l’artiste-peintre, Marie notre initiatrice à la peinture spontanée, réserve un moment de dialogue, un moment de regard sur les peintures des autres, sans comparaison, sans critique. Juste un moment pour matérialiser, un moment pour communiquer ce que l’on a vécu, donner l’essentiel de nos ressentis, que l’on veut, que l’on peut émettre, chacun à sa convenance, chacun à son rythme. Ce n’est pas une discussion, c’est un dépôt de bagages, avant de quitter ce lieu, avant de retrouver notre quotidien.
La peinture spontanée dans l’atelier de « mavag »
Dès le début de ma découverte de la peinture spontanée, je suis devenue affamée de cette peinture, alors, en plus des stages, ma Demande Intérieure, si puissante, m’a invitée à créer « mon atelier » de peinture à la maison.
La pièce dans laquelle je peins aujourd’hui, est née en 2002, elle porte contre sa paroi nord, un panneau de vinyle protecteur qui garde traces du pourtour des peintures réalisées …
Debout, face à la feuille vierge punaisée contre ce mur, je plonge dans l’Aventure, mes pinceaux, les peintures, l’eau et les gobelets à ma disposition, sans téléphone, sans intrusion dans ma pièce, je pratique comme en atelier de Marie.
Chaque peinture demande son temps. La première séance durera toujours deux heures minimum, puis d’autres pourront suivre pour poursuivre notre dialogue, jusqu’au moment où je ressens que peinture est finie.
Chaque tableau vient, quand le moment s’impose à lui, je réponds, simplement, à son appel émis à l’intérieur de moi, un appel puissant, vibratoire, je le sens dans ma colonne vertébrale, il me porte jusqu’à la salle de peinture.
Dans certains moments de colère, de fermeture à Moi et à tous, j’ai été capable de refuser cet Appel. En d’autres périodes, l’absence d’Appel vibratoire m’a eu fait souffrance, j’ai imploré la Venue de Messager-Peinture et je L’ai attendu. Car l’attente est obligatoire, peinture vient en toute Liberté, elle n’est pas sous la gouverne de mental ! Si j‘ai tenté un jour de forcer Sa Venue, je n’ai pas réitéré. Je suis allée peindre, sans avoir ressenti La Vibration. La séance a été faussée, j’ai traîné ma galère, ma main imposait des formes que mon mental souhaitait, aboutissait à des lignes lourdes, des peintures informes, et, surtout, je ne ressentais aucune Vibration-Intérieure-Vérité. Naturellement, j’ai abandonné la séance. La peinture est restée en attente, sur le mur … Je me suis abstenue de revenir dans ma pièce, jusqu’au jour béni du ressenti d’une nouvelle Demande …
Mes rencontres avec Messager-Peinture
Chaque peinture est messagère, chaque regard que je pose sur elle révèle son message. Le jour de la création, un premier message se traduit soit en ressentis, soit en mots, soit en silence, puis des jours, des mois, des années plus tard, d’autres messages peuvent prendre chair. J’ai bougé, mon regard sur la peinture bouge, m’offre un nouveau sens. Ce sens a toujours était en peinture mais ma conscience ne savait encore le capter.
Cet art spontané est un art au-delà des regards de spécialistes, de ceux des critiques d’art pictural, il est dans l’art du rapport intime de la peinture avec soi-même, l’art du Message de Soi vers soi.
En 2013, « Présence » s’est proposée sous pinceau. Je reconnais cette peinture en tant que Messager-Peinture et je la tiens affichée dans l’atelier peinture.
Durant mes années-cancer, de 2005 à 2008 puis, de 2012 à 2015, années de lourdes thérapies, de leur digestion ardue, Messager-Peinture m’a régulièrement appelée et offert ses/Mes Messages.
Je n’ai jamais été seule pour traverser la longue maladie de mon corps et de mon Être.
Si peindre dans mon atelier était fatigant, m’obligeait souvent à m’arrêter pour reposer les bras, au final je puisais des forces dans ces séances, je trouvais des réponses aux questionnements de mental dans mes messages picturaux et je me suis comprise lors de mes méditations en face à face avec mes peintures, avec Moi.
Merci Peinture Spontanée !
Merci Peinture Messagère !
Merci Arno Stern d’avoir inventé les « ateliers-clos », base de la peinture spontanée
Merci Marie Perret pour tes ateliers, pour m’avoir initiée à ces rencontres avec Moi.